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Le métier de linguiste

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(1998)

Abstract

Qu'on prenne ou non la linguistique pour une discipline scientifique, elle n'en reste pas moins dans les deux cas une discipline, c'est à dire une activité professionnelle qui donne lieu à prestations rémunérées, et dont on peut faire son métier. Pas plus que le grammairien ou le rhétoriqueur, le linguiste ne peut échapper aux lois du marché ou négliger son propre service. Mais quel est donc ce service ? Ou comme l'écrivait F. De Saussure: "quelle est l'utilité de la linguistique ?". Nous chercherons à voir, dans un premier temps comment les linguistes qui nous ont précédé ont sinon réfléchi, du moins répondu a cette question. Nous verrons notamment quel lien unit le privilège très généralement accordé au langage dans l'ordre des phénomènes de culture, à la promotion sociale des disciplines qui se sont appropriées son étude, et au premier rang desquelles figure la linguistique. Dans un second temps, en nous référant au modèle anthropologique de la théorie de la médiation, nous aborderons la question de "l'utilité de la linguistique" pour notre propre compte. Ce qui nous conduira à interroger la notion "d'application scientifique" fondée sur l'opposition pour nous surannée de la "théorie" et de la "pratique" ; à contester l'intérêt ou la pertinence des "études pluridisciplinaires" ; et à esquisser une déontologie du service linguistique. Dans un troisième temps nous présenterons trois recherches contractuelles (sur le "mode d'emploi", le "dialogue de vente" et le "recueil de témoignages") que nous avons effectuées en tant que linguiste dans le cadre d'un cabinet d'études privé. Nous analyserons rétrospectivement ces trois études en tant qu'elles nous ont confronté à la question des "frontières" de notre métier. Enfin, nous essayerons, en respectant les principes déontologiques précédemment définis, d'engager le débat interdisciplinaire avec le pédagogue. , Even when linguistics are taken or not for a scientific discipline, they still remain in both cases discipline, that means "professional activity", in other words, a "job paid for". Just like the grammarian or the rhetorician, the linguist depends on the "market laws" and he cannot neglect his own service. But what kind of service ? Or as F. De Saussure says : "what is the utility of linguistics ?". In a first part of this work, we try to see how linguists before us have tried to give an answer to this question. We will show especially how the importance given to language contributes to promote the disciplines which make a study of it. Among them, and principally, we find linguistics. In a second part, according to the anthropological model of the "theorie de la mediation", we treat the question of that "utility of linguistics". That will bring us to the question of "scientific application" based on the (for us) old-fashioned opposition between "theory" and "practice". Thus, we try to find a deontology of the linguistic service. In a third part, we will present three studies we made, working as a linguist in a private office (studies about "directions for use" of several products, "selling speeches" , and "witness'words"). These studies have brought us to the question of the frontiers of our "linguist job". Finally, according to the deontological principles we defined here before, we will try to open an interdisciplinary debate with pedagogues

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