Buch,

Cities with 'Slums'

.
(2011)

Metadaten

Tags

Nutzer

  • @sylvieclombe

Kommentare und Rezensionenanzeigen / verbergen

  • @sylvieclombe
    vor 10 Jahren
    A) Contexte/Auteur/Introduction Dans le cadre général des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) des Nations-Unies et plus particulièrement de l’objectif 7 « Assurer un environnement durable », cible 11 « Réussir, d’ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis », Marie Huchzermeyer, professeur de l’Ecole d’Architecture et de Planification de l’Université du Witwatersrand (Johannesburg, Afrique du Sud) se penche sur les stratégies liées au logement et aux quartiers informels – que ce soit d’un point de vue historique, politique ou du droit des personnes. L’auteure, qui a rejoint l’Ecole d’Architecture et de Planification de Wits en 2001 après avoir d’abord occupé un poste d’enseignant-chercheur à Londres et réalisé un doctorat en Sociologie à l’Université de Cape Town (UCT), a rédigé de nombreux articles universitaires ainsi que plusieurs ouvrages, dont « Cities with ‘Slums’ » [Villes avec bidonvilles], publié en 2011, qui fera l’objet de l’exercice n°1. Cities with ‘Slums’ met en lumière différentes villes du continent africain, principalement en Afrique du Sud, mais aussi au Nigéria, au Kenya et au Zimbabwe. B) Quelques thèmes abordés par l’auteur dans l’ouvrage 1. L’auteure souligne une incompréhension ou une mauvaise mise en œuvre intentionnelle de la cible 11 de l’objectif 7 des OMD : augmenter la qualité de vie de 10% de la population vivant dans les bidonvilles ne signifie pas éradiquer lesdits bidonvilles. Elle évoque notamment le cas du Zimbabwe et de l’opération Murambatsvina initiée en 2005 et qui avait pour but de détruire des quartiers informels entiers. Plus de 700 000 personnes auraient ainsi été déplacées et plus de 2 millions auraient été touchées par cette mesure. Elle observe une politique similaire en Afrique du Sud, où de nouveaux quartiers sont construits pour reloger les habitants des bidonvilles qui se voient souvent déménagés de plusieurs dizaines de kms parfois après un séjour dans un « camp tampon ». Marie Huchzermeyer cite le phénomène de compétitivité entre les villes comme cause principale de cette tendance à la destruction. Elle cite notamment le cas d’Abuja, au Nigeria, qui aspire à devenir une ville de haut rang et qui pour ce faire souhaite se débarrasser des bidonvilles de son centre et a pour ce faire procédé à de nombreuses évictions entre 2003 et 2007. Ces quartiers informels sont apparus suite à un sérieux retard dans la construction de logements dans ce qui est devenu la nouvelle capitale du pays. L’administration a ainsi été déplacée alors que les habitations destinées notamment aux fonctionnaires n’étaient pas encore terminées. En outre, aucun logement modeste n’a été construit dans un premier temps ce qui a obligé une partie de la population à s’installer dans des bidonvilles. 2. Aujourd’hui, le fossé entre le formel et l’informel dans des villes comme Abuja, Le Cap, Johannesburg ou Nairobi devenant de plus en plus profond et flagrant, celles-ci s’arrogent le droit de raser les bidonvilles pour toute une série de bonnes ou mauvaises raisons. Parmi celles-ci, on trouve notamment le prétexte selon lequel la création d’infrastructures (approvisionnement en eau potable, évacuation des eaux usées, installations sanitaires, etc.) équivaudrait à une légalisation des bidonvilles et attirerait encore plus de gens. Ne pas essayer d’atteindre la cible 11 de l’objectif 7 des OMD est donc présenté comme un moyen de régulation de la population vivant dans des quartiers informels. En outre, elle souligne le fait que les données relatives à ces bidonvilles sont fortement restreintes et que, dans la plupart des cas, le nombre exact d’habitants reste inconnu. 3. Selon l’auteure, la date butoir de 2020 pour atteindre cet objectif est déjà intenable au vu de la tâche à accomplir mais les dates souhaitées par le gouvernement sud-africain, à savoir d’abord 2014 et puis 2010 en raison de la Coupe du monde de Football, sont complètement irréalistes. Les bidonvilles situés à proximité des axes importants et sites touristiques (par exemple le long de l’autoroute reliant l’aéroport au centre du Cap) sont prioritaires afin de cacher la misère aux étrangers. 4. Marie Huchzermeyer explique que l’approche actuelle de la problématique des bidonvilles se base, de manière erronée, sur les symptômes (informalité, insalubrité, etc.) et non les causes. Elle cite notamment comme causes possibles à l’apparition ou l’accroissement des bidonvilles :  Le problème de corruption : beaucoup de propriétaires de terrains occupés par des dénommés ‘squatteurs’ font partie du secteur public et ont acquis ces terres dans l’objectif de les louer sachant qu’il s’agissait d’endroits non construits stratégiquement placés à proximité du centre. Ces personnes n’ont aucun intérêt à ce que le gouvernement contrôle l’étendue de ces bidonvilles ni ne les détruise. Par ailleurs, l’argent qui pourrait être utilisé pour améliorer les infrastructures de ces bidonvilles est parfois détourné.  L’absence ou l’insuffisance de logements à prix réduits. La majorité des habitants venant des zones plus rurales afin de trouver un travail n’ont pas les moyens de s’offrir une habitation à une distance raisonnable du centre ou des zones d’emploi.  L’absence ou l’insuffisance de moyens de transport entre la périphérie et le centre. Les ménages ne pouvant facilement se déplacer de la périphérie, moins chère, vers le centre, sont condamnés à s’installer dans des taudis. C) Commentaires et conclusion Je me baserai pour cette conclusion plus particulièrement sur le cas de l’Afrique du Sud étant donné j’y réside depuis plusieurs années et connais donc beaucoup mieux les défis auxquels ce pays se voit quotidiennement confronté. Tout d’abord en matière d’amélioration des infrastructures de base et d’élimination des bidonvilles puisque que c’est l’objet principal de l’ouvrage étudié : Je ne partage que partiellement l’avis de l’auteure en termes de logement. Nous sommes aujourd’hui en avril 2014 et le gouvernement, même s’il n’a pas respecté entièrement ses promesses de campagne électorale ou atteint l’objectif d’« éliminer » tous les bidonvilles du pays d’ici la Coupe du Monde ou 2014, a tout de même mis en œuvre de nombreux projets. Il a certainement atteint voire dépassé le seuil des 10% de la population affectée par l’amélioration des conditions de vie dans les quartiers informels. Toutefois, toutes les infrastructures de base ne sont pas encore présentes dans tous les bidonvilles et étant donné les moyens à sa disposition il aurait sans doute pu faire davantage. Certes, des milliers de maisons ont été construites à travers le pays mais les inégalités restent flagrantes. Malheureusement, toutes les provinces n’étant pas dirigées par le même parti, elles n’ont les mêmes budgets. Néanmoins, lorsque l’on constate le type de terrains sur lesquels sont apparus certains bidonvilles (inondables lors de fortes pluies, sujets à des glissements de terrain), la proximité et donc densité de taudis (dramatique en cas d’incendie), il est tout à fait compréhensible que les autorités préfèrent reconstruire des quartiers formels à la périphérie de la ville (Mitchells Plain, Khayelitsha dans le cas du Cap) et de mettre en place, par la suite, des moyens de transport (réseau ferroviaire). Par ailleurs, comme le souligne Marie Huchzermeyer, dans la mesure où il est difficile de savoir exactement combien de personnes vivent dans chaque township, il est encore plus difficile de vérifier dans quelle mesure exactement le quota des 10% est atteint. J’aimerais ici mentionner une problématique supplémentaire caractéristique de l’Afrique du Sud, qui reste la première économie du continent africain. Lorsqu’une maison est construite par la municipalité en vue de détruire un taudis, la personne relogée a la possibilité de devenir propriétaire de sa nouvelle habitation pour un prix modique. Les personnes vivant dans les quartiers informels devant survivre avec des moyens limités, nombreuses sont celles qui voient dans l’achat de ce logement l’opportunité de gagner un peu d’argent et qui choisissent de le sous-louer à un ménage ayant des revenus plus élevés et de retourner vivre dans un taudis. Le problème reste donc entier. Ensuite en ce qui concerne les causes de l’apparition de quartiers informels. Je ne peux qu’abonder dans le sens de l’auteure. La corruption est un mal endémique dans la plupart des pays du monde. Si nous reprenons le cas de l’Afrique du Sud, nous constatons que même si les problèmes de corruption sont certes moins généralisés, ils sont tout de même fortement présents. A l’aube des élections de mai 2014, il est intéressant de se pencher sur le budget nécessaire à la sécurisation du domicile de l’actuel président Jacob Zuma. Nkandla se trouve au cœur d’une zone rurale particulièrement pauvre, au 5ème rang des zones les plus pauvres de la province avec 45% de sans emplois. Le rapport montre que le coût de la construction du domaine est passé de près de 28 millions de rands en mai 2009 à 246 millions (16,5 millions d’euros environ). Les installations comme la clinique, la piscine, l’héliport, les maisons pour les policiers chargés de protéger les « invités » du président et autres infrastructures, situées à l’intérieur de l’enceinte, ne sont pas accessibles aux locaux. Dans cette région complètement déshéritée, où il n’existe ni route bitumée, ni centre de soin, ni poste de police, il paraît évident, que ces équipements « privés » construits avec l’argent public auraient dû être conçus dans l’intérêt des communautés isolées. En outre, le manque de logements à prix réduits est également une réalité quotidienne. Surtout dans un pays qui attire des centaines de milliers d’immigrants chaque année en raison de la précarité des économies des pays voisins. Les objectifs en matière de logement doivent donc être en permanence revus à la hausse. Quelques articles sur les thèmes abordés http://www.zimbabwesituation.com/news/zimsit_no-lessons-learnt-from-murambatsvina/ http://www.thezimbabwean.co/human-rights/69282/looming-operation-murambatsvina-2.html http://www.sokwanele.com/articles/sokwanele/opmuramb_overview_18june2005.html http://www.iol.co.za/news/south-africa/western-cape/cape-town-plans-new-mini-city-1.1486813#.U0LzvKh_tlw http://www.afrique-asie.fr/menu/afrique/7347-affaire-nkandla-un-rapport-compromettant-pour-jacob-zuma.html
Bitte melden Sie sich an um selbst Rezensionen oder Kommentare zu erstellen.